Hôtellerie-restauration: Thierry Marx appelle à une "régularisation" de salariés étrangers
Le chef étoilé Thierry Marx, président du principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration, l'Umih, appelle à une régularisation des salariés étrangers du secteur "reconnus pour leurs compétences", dans une interview au Journal du dimanche.
Cet appel intervient un mois après que le gouvernement a dévoilé les grandes lignes de son projet de loi sur l'immigration qui doit être étudié par les parlementaires en 2023 et prévoit notamment la création d'un titre de séjour "métier en tension", pour recruter dans les secteurs en pénurie de main d'oeuvre.
"Il faudrait déjà que notre secteur, la restauration, soit considéré comme en tension de recrutement! Nous avons 200.000 postes non pourvus et étonnamment, ils ne figurent pas sur la liste permettant de recruter du personnel étranger. Même chose pour l'hôtellerie (...)", s'insurge Thierry Marx dans les colonnes du JDD.
Le secteur est en effet confronté à des difficultés de recrutement accrues par la pandémie et les besoins vont encore augmenter, selon le médiatique chef étoilé très actif et écouté des pouvoirs publics pendant la crise sanitaire.
"Quand vous cherchez des pâtissiers ou des cuisiniers et que vous n'en trouvez pas en France, il faut bien regarder ailleurs", explique-t-il.
"Nous demandons une régularisation rapide de nos salariés étrangers reconnus pour leurs compétences et qui se retrouvent plongés dans l'illégalité du jour au lendemain", abonde Thierry Marx dans cet entretien, insistant sur cette demande de longue date de l'Umih, syndicat à la tête duquel il a été élu fin octobre.
Il dénonce notamment les "lenteurs administratives" ou des suspensions de titres de séjour sans justification et la fragilité de certaines petites entreprises face à cette incertitude.
"Créer un titre de séjour sur les métiers en tension faciliterait les démarches et sécuriserait les entreprises", ajoute-t-il, mettant en avant la montée en compétences rapide pour les employés du secteur mais aussi la dépendance d'autres, comme le BTP, aux salariés étrangers.
"Confondre les problèmes de sécurité avec les questions d'intégration de personnes qui ne commettent pas d'infraction et qui sont une force vive pour des entreprises ne me paraît pas être la bonne méthode. Vous savez, en cuisine, tout mélanger ne fait pas forcément un bon plat", conclut-il.
(A.Renaud--LPdF)