Procès des attentats de Bruxelles: un accusé se plaint d'avoir été "violenté" par la police
Un des accusés au procès des attentats de 2016 à Bruxelles s'est plaint jeudi d'avoir été "violenté" par la police à son extraction de prison, laissant de nouveau planer le doute sur la participation des suspects à cette audience.
Le procès des attaques jihadistes qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016 est perturbé depuis son ouverture lundi par les conditions de sécurité drastiques imposées aux accusés détenus.
Au total, sept accusés comparaissent détenus. Deux autres sont libres et un dixième, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut.
Mercredi, cette controverse avait entraîné le départ du box de cinq d'entre eux dont le Français Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre 2015.
Jeudi matin à la reprise de l'audience tous les accusés détenus avaient fait le retour dans le box, mais l'avocat de l'un d'eux a rapidement demandé la parole pour dénoncer un nouvel incident.
Jonathan De Taye, qui défend Ali El Haddad Asufi, un des logisticiens présumés des attaques, a expliqué que son client avait "perdu connaissance" lors de son extraction de cellule par la police. Il aurait été "étranglé" par un ou plusieurs agents auprès desquels il protestait.
Interrogé par la présidente sur son état de santé, M. El Haddad Asufi s'est alors levé péniblement de son siège et a confirmé qu'il demandait bien d'être examiné par un médecin.
"Je dois voir un médecin j'ai encore la tête qui tourne", a lâché l'accusé, un Belgo-marocain de 38 ans.
Son avocat a évoqué une marque de strangulation "à la nuque" qui serait la preuve des violences policières.
La présidente a annoncé son intention de désigner un médecin et suspendu l'audience moins de dix minutes après la reprise.
Pour la troisième journée consécutive, l'audience doit être consacrée jeudi à la lecture de l'acte de l'accusation. Moins de la moitié de ce document de plus de 450 pages a été lue à ce stade.
Les attentats-suicides de Bruxelles, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), ont été perpétrés par la cellule jihadiste déjà l'origine des attaques du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et Saint-Denis).
Cinq des neuf accusés qui comparaissent à Bruxelles --dont Abdeslam et El Haddad Asufi-- ont déjà été condamnés dans le procès-fleuve qui s'est achevé en juin à Paris pour les faits du 13-Novembre.
(R.Lavigne--LPdF)