La Cour des comptes épingle la retraite des pilotes et hôtesses de l'air
La Cour des comptes demande à la Caisse de retraite complémentaire des pilotes, hôtesses de l'air et stewards (CRPN) de se réformer pour faire face à la fragilité de son équilibre financier et à des problèmes de gouvernance.
Dans un rapport publié mercredi, la Cour des comptes note le caractère "coûteux" et "très favorable aux affiliés" de ce régime complémentaire, qui permet notamment un départ à la retraite anticipé dès 55 ans pour certains.
Elle recommande notamment "d'adapter les paramètres du régime", pour faire face aux risques croissants de déséquilibre de celui-ci.
A court terme selon la Cour, ce régime, qui compte 36.000 actifs et 25.000 cotisants, a les moyens d'équilibrer ses comptes, grâce "au rendement élevé de ses réserves", qui permet de compenser le déséquilibre actuel entre cotisations et prestations.
"Toutefois, la vague anticipée de départs à la retraite", du fait notamment de l'attractivité du régime, "devrait conduire à une forte consommation des réserves, fragilisant la pérennité du régime face à d'éventuelles variations économiques ou démographiques défavorables", indique la Cour.
Les pilotes, hôtesses de l'air et stewards peuvent sous condition partir en retraite dès 55 ans, en bénéficiant de leur retraite complémentaire et en touchant "une prestation de majoration" visant à compenser l'absence de retraite du régime général tant que l'âge légal n'est pas atteint.
Ils partent donc plus tôt en retraite que les salariés du régime général, les pilotes liquidant leur retraite en moyenne "à 62 ans" et les personnels navigants commerciaux "à 58,5 ans", "contre 63,4 ans pour l'ensemble des assurés du régime général", note la Cour.
Par ailleurs, "le montant des prestations (...) est bien supérieur à celui des pensions complémentaires versées aux autres salariés par l'Agirc-Arrco", le régime de retraite de complémentaire des autres salariés du privé, du fait "principalement" des écarts de salaires durant la carrière, rappelle la Cour.
La Cour des comptes recommande également de "modifier la composition du conseil d'administration" au profit notamment des hôtesses et stewards, et des femmes, et de renforcer le pouvoir de la direction générale.
"Les règles déontologiques ne sont pas rigoureusement appliquées par les administrateurs, notamment celles relatives à la confidentialité des délibérations et aux conflits d'intérêt", estime la Cour.
La Cour relève notamment "le remboursement, sans véritable contrôle, de frais de déplacement au président du conseil d'administration pour un montant significatif (...) sans que la CRPN ne soit en mesure d'attester sa présence physique aux réunions".
(N.Lambert--LPdF)