Le Pays De France - Ski alpin: aux JO, Sofia Goggia est "en mission" médaille, pas là "pour discuter"

Paris -
Ski alpin: aux JO, Sofia Goggia est "en mission" médaille, pas là "pour discuter"
Ski alpin: aux JO, Sofia Goggia est "en mission" médaille, pas là "pour discuter" / Photo: © AFP/Archives

Ski alpin: aux JO, Sofia Goggia est "en mission" médaille, pas là "pour discuter"

Quand Sofia Goggia, championne olympique 2018 de descente, participe à des JO, elle est "en mission" pour "gagner une médaille, pas pour discuter" avec les autres sportifs, explique à l'AFP l'Italienne attendue par tout un pays lors des JO-2026 de Milan Cortina (6-22 février).

Taille du texte:

Depuis qu'elle est enfant, Goggia, en lice vendredi dans la première descente de l'hiver à St Moritz (Suisse), rêve des Jeux olympiques.

A dix ans, elle avait même écrit sur son carnet d'entraînement qu'elle voulait devenir championne olympique de descente.

Un rêve devenu réalité le 21 février 2018 sur la piste de Jeongseon, en Corée du sud, où la Bergamasque a offert à l'Italie son premier titre olympique en descente, la discipline-reine du ski, depuis 1952.

"C'était une très belle journée, j'ai réussi à vivre la beauté de mon rêve sans me faire rattraper par la pression et j'espère qu'il en sera de même à Cortina", déclare-t-elle.

"J'ai toujours été fascinée par les anneaux olympiques. Gamine, je les dessinais tout le temps, partout", poursuit "Turbo Goggia" (32 ans).

- "Cela a fait clic" -

En 2022, alors qu'elle s'est blessée 23 jours plus tôt à un genou et qu'elle a rallié la Chine clopin-clopant, en plein doute, c'est en apercevant le matin de la descente les anneaux olympiques sur la cabane de départ que "tout a changé": "cela a fait clic, j'ai compris pour quoi j'étais là", se remémore-t-elle.

Après une minute 32 secondes et 3/100es d'effort et de prises de risques, elle a hurlé son soulagement dans l'aire d'arrivée à Yanqing.

"Même si j'ai tout de suite su en moi que cela ne serait pas suffisant pour gagner l'or, mais c'était un cri qui disait +J'ai réussi quelque chose d'incroyable+. Cela n'était pas facile par moments de garder la foi", avance l'Italienne, seulement devancée de 16/100es par la Suissesse Corinne Sutter.

Goggia a collectionné les blessures graves, pas moins de neuf opérations notamment aux genoux: "Je fais partie de la catégorie des skieurs qui sont peut-être plus +massacrés+, plus torturés, mais j’accepte mon sort", affirme la championne.

Elle a toutefois bien failli ne pas se relever de sa dernière blessure, une fracture du tibia et du plateau tibial "en mille morceaux" en février 2024, et devoir faire une croix sur les JO à domicile.

"Alors que j'avais toujours vécu les précédentes blessures comme un défi, celle-là a été clairement la plus difficile à vivre, car c'était une blessure compliquée, à la base du pied, un endroit très important pour une skieuse", raconte-t-elle.

- Discussion avec Baggio -

Pendant plusieurs mois, la pétulante "Sofi" ne croit "plus avoir la force de se relever".

Mais une discussion avec l'ancienne star du football italien Roberto Baggio, converti au bouddhisme pour faire face durant sa carrière à des blessures à répétition aux genoux, et une nouvelle opération pour retirer les plaques et vis qui la faisaient souffrir quand elle skiait, l'ont remise sur les rails.

Elle a depuis renoué avec la victoire en Coupe du monde, trois l'hiver dernier dont une sur la piste de Cortina d'Ampezzo où auront lieu les épreuves féminines de ski alpin des JO-2026.

"Il faut d'abord que je me qualifie, on verra après", balaye-t-elle systématiquement à chaque fois qu'elle est interrogée sur ses objectifs pour ses troisièmes JO.

Une certitude, la quadruple lauréate de la Coupe du monde de descente, pressentie pour être porte-drapeau de l'Italie lors de la cérémonie d'ouverture, ne changera pas ses habitudes olympiques, même si elles l'éloignent de l'esprit des JO.

"Cela doit être sympa de vivre ces échanges avec d'autres sportifs du monde entier, mais cela ne m'a jamais intéressée, je ne suis pas là pour discuter. Moi, je me promène avec mon casque insonorisant", rappelle-t-elle.

"Ce qui compte, insiste Goggia, c'est d'être concentrée sur moi, dans mon silence, car ma mission, c'est de skier le plus vite possible et de gagner une médaille".

(Y.Rousseau--LPdF)